Devenir consultant survie pour une émission de télévision

Consultant TV sur les émissions de survie ?

Au sein de Time on Target, nous avons la chance d'avoir une forte expérience télévisuelle parmi nos encadrants: Marc Mouret a travaillé auprès de Mike Horn et Bear Grylls, sur the Island, Eléonore Lluna sur Wild la course de survie sur M6 ou auprès de Netflix comme consultant, Laurent Beaumatin sur retour à l'instinct primaire, mais aussi Damien Lecouvey, qui rédige cet article. Il a notamment été consultant survie sur le tournage et la préparation de "Wild la course de survie" sur M6, Escape, 21 jours pour disparaitre sur RMC Découverte, et il nous partage aujourd'hui cette expérience

 

consultant survie mike horn bear grylls koh lanta the islandconsultant survie mike horn bear grylls koh lanta the islandDe Bear Grylls (Man vs Wild), à The Island, en passant par Koh Lanta, Retour à l'instinct primaire, ou encore "A l'état sauvage" avec Mike Horn, les émissions d’aventures ou de survie ont depuis maintenant plus de dix ans une popularité internationale. Dans de nombreux pays on peut retrouver un même programme, mais adapté et revisité en fonction des attentes du diffuseur : c’est le cas par exemple de Retour à l’instinct primaire qui se décline en différentes versions (France, USA…).
Un téléspectateur se retrouve alors face à un produit terminé, monté, ajusté mais il faut savoir que derrière ce format final il y a un travail énorme de préparation.

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Le métier de consultant survie :
En 2017, mon téléphone sonne, Mr Guillaume, directeur de la production GTNCO m’explique qu’il travaille sur un nouveau projet TV particulièrement engagé et qu’il a besoin d’un consultant en techniques de survie. Tout de suite intéressé par ce projet, nous convenons rapidement d’un rendez-vous.
Ce premier entretien servira à cibler les attentes du producteur : pays, sécurité, profils, itinéraires, matériels, logistique… tout est dégrossi avec des principes de confidentialité évidents.
A l’issue de cette entrevue, il faut savoir patienter. En effet, un producteur voit généralement bon nombre de potentiels consultants, qui exposent chacun leur façon de travailler et leurs références. Dans le cadre de projets scientifiques c’est assez similaire avec une prise de décision du directeur des recherches à l’issue d’un appel d’offre.

J’ai rapidement obtenu une réponse positive et ainsi pu me mettre dans un premier balayage « théorique » des zones potentielles de tournage. Cela consiste à évaluer les avantages et inconvénients de chaque biotope. On en ressort en général un gros recueil d’informations qui servira de bible aux équipes de production.

La phase 2 : les repérages de terrain :

Une fois cette analyse terminée, il faut se lancer sur la partie la plus prenante et la plus longue du consulting, à savoir les repérages de terrain.
Pour ma part, cela consiste à partir avec la directrice de production qui a en charge toute la partie financière mais aussi la partie logistique (hébergements, coûts, autorisations…).
Une fois sur place, chacun se concentre sur sa spécialité : De mon côté je commence alors à rencontrer des spécialistes locaux, évaluer les itinéraires, puis faire chacun des trajets que les candidats emprunteront afin d’obtenir des moyennes de vitesse. Cette partie sert aussi à évaluer les principaux dangers et risques, et donc d’établir des protocoles stricts de sécurité. De nombreux échanges avec des villageois, rangers, guides permettent d’identifier les sources de nourriture possibles, les zones topographiques intéressantes, les ressources qu'ils pourront exploiter, etc.

Dans un programme TV, il faut aussi veiller aux contraintes artistiques : la beauté des paysages et la diversité par exemple.

Une fois les différents pays étudiés (en général plus du double des zones finalement retenues), je dresse un compte rendu le plus précis possible au producteur qui pourra alors choisir de garder cette zone ou d’en changer. Pour certains programmes, cette partie de terrain peut durer 6 mois ou plus.

La phase 3 : le tournage :

Une fois son analyse terminée, le consultant survie intègre à part entière l’équipe de production. Ses missions changent et consistent à :

  • Former les équipes techniques (caméramans, journalistes) aux biotopes rencontrés notamment sur l’aspect sécurité
  • Former les candidats : cela consiste en une journée afin de donner quelques éléments importants sur les dangers des zones et les éventuelles interdictions (espèces protégées par exemple)
  • Conseiller l’équipe éditoriale : confirmer des informations sur la faune rencontrée, sur des difficultés potentielles possibles…
  • Accompagner le médecin et les équipes de secours en cas d’accident, afin de gagner le plus de temps possible
  • Eventuellement de ravitailler des équipes techniques dans les zones difficiles
  • Faire le lien entre les spécialistes rencontrés sur les repérages et les équipes de tournage

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Le retour :

A l’issue des phases de tournage, on peut potentiellement commencer à travailler sur la saison future. Il faut savoir que les périodes creuses entre deux saisons peuvent être particulièrement courtes. Nous sommes amenés à travailler sur des émissions internationales et les tournages peuvent s’enchaîner. Différentes sociétés de production nous mandatent et il faut être particulièrement réactif.

Finalement le métier de consultant en techniques de survie ne se cantonne pas à un travail de terrain. De longues phases de bureau ou de rédaction vont venir se coupler à une analyse de fond sur biotope concerné. La responsabilité est grande, à la fois sur les aspects sécuritaires que sur l’organisationnel.

 

Par Damien Lecouvey, Président de Time On Target, membre de la société des explorateurs français et consultant TV survie (M6, RMC Découverte…)

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