S'il y a une règle immuable lors du stage de survie 4 jours, c'est qu'en toute saison: il pleut. Et plutôt franchement! Pas très étonnant pour la Bourgogne Franche Comté... Une pluie assez dense couplée à du froid aura-t-elle eu raison de nos stagiaires?
Le rendez vous donné à l'auberge de la Faye dans le Doubs exceptionnellement fermée pour cause de COVID. La fine équipe de motivés venus découvrir les techniques de survie rencontre les encadrants de cette aventure: Eléonore, Laurent et Julien, notre photographe en titre. Ulrich complète l'équipe encadrante: il est présent en tant que futur moniteur de survie, en cours de formation chez Time on Target.
Le stage de survie débute par une présentation de chacun, de leurs attentes et la remise du matériel. Chaque stagiaire se voit remettre une carte, un tarp, une couverture de survie lourde, un kit équipement (comprenant boussole, frontale, firesteel, firecard, ficelle, couteau...), un mémento du stage de survie qui sert de support visuel à nos présentations et ateliers, et une trousse de premiers secours. Nous vérifions également les sacs de couchage, et le matériel de sécurité afin d'assurer un bon déroulement de l'expérience pour chacun.
Après un premier module sur la confection du sac, d'un kit de survie et du principe des 6C, Eléonore fait un topo sur l'orientation et la lecture de carte. Munis d'une carte IGN, les participants vont ensuite choisir seuls leur itinéraire pour les premières 24h. A eux de choisir un tracé qui évitera des obstacles naturels, et présentera des points d'intérêt, ainsi qu'un secteur de bivouac propice à nous recevoir. Par binôme, à tour de rôle, chacun prendra ensuite la direction de la randonnée et désignera un binôme pour fermer la marche.
Cette première journée de stage de survie est l'occasion d'apprendre à se servir de son équipement, et à apprendre à vivre sur le terrain en mettant à profit les ressources naturelles en les combinant avec un peu de matériel de base. Le soleil est encore présent, la marche est soutenue et les richesses naturelles sont innombrables: nous découvrons une multitude de plantes sauvages comestibles et de ressources que nous collectons en prévision des jours à venir. Pour ce premier soir, nous apprenons comment sélectionner son emplacement de bivouac (législation, sécurité, confort, et plein de petites astuces) et comment installer un campement avec un minimum d'équipement. La nuit se fera sous tarp, avec un sac de couchage. En amont du stage, tous les participants ont reçu des conseils sur le choix de l'équipement. Le repas est pris en commun le soir, et les encadrants montrent quelques recettes de camp incontournables.
La deuxième journée, nous remontons sur le plateau. Le terrain du Doubs est situé à la limite du Jura, à 20min au sud de Besançon sur la région d'Ornans. La forêt est dense et très riche, la faune est abondante et des allures de montagnes permettent de varier les plaisirs lors des déplacements. Chaque binôme poursuit l'orientation et la lecture de carte. La pluie fait également son apparition et ne nous quittera plus jusqu'au dernier jour. Aujourd'hui, les participants revoient les "6C" et les principes de la confection d'un kit de survie. Nous partons donc sur un "fond de sac" c'est à dire que nous nous délestons de l'équipement "superflu" pour ne garder que l'équivalent du contenu d'un sac pour une promenade de quelques heures. En fonctionnant par pallier, les stagiaires peuvent s'habituer, et adapter les techniques avec de moins en moins d'équipement, forgeant la rusticité, l'improvisation et permettant d'élargir les connaissances et les techniques de survie permettant de faire face à un imprévus. La journée est ponctuée d'ateliers allant de la filtration & purification de l'eau, en passant par le feu, la protection contre le froid, la gestion des risques, le pistage et la botanique. Pour la seconde nuit, le couchage devra être improvisé à partir du matériel détourné de son fond de sac ou collecté dans la nature: les abris seront sommaires et collectifs, autour d'un petit feu. Pour la majorité des stagiaires la nuit se déroulera plutôt bien, mais pour certains dont l'abri était plus exposé au vent la nuit aura été compliquée! Le matin nous profitons de l'expérience de chacun pour extraire des points d'amélioration possibles: c'est une des grandes logiques de nos stages, toujours s'améliorer, chercher à tirer du positif de toute expérience.
La troisième journée de ce stage de survie sera synonyme d'absence d'équipement. Nous reverrons les mêmes besoins que les jours précédents (eau, feu, communication, protection, abri, secours, alimentation, déplacement) mais sans matériel ! L'objectif est de savoir improviser uniquement à partir de ce que nous offre la nature. Le rôle de Laurent, notre expert en techniques primitives prend alors tout son sens. Fabrication de filtre à eau grâce à l'argile collectée sur le lieu de bivouac, fabrication de sagaie (propulseur primitif), piégeage, feu par friction et fabrication de son kit feu, fabrication de cordage à partir de fibres végétales... Tous les stagiaires sont conquis par la pédagogie et les compétences de notre homme de la préhistoire. Laurent a séduit certains qui se portent déjà volontaires pour participer aux prochains stages primitifs de chez Time on Target en sa compagnie. La troisième nuit est normalement consacrée à l'improvisation d'abris végétaux en individuel, cependant la pluie continue qui nous assaille depuis 48h et la petite nuit précédente ont raison de la volonté de notre équipe et certains préfèrent passer cette nuit en abris collectifs. Ce sera pour eux l'occasion de mettre en pratique les axes d'amélioration que nous avons évoqué le matin!
Le dernier jour nous révisons certaines pratiques et nous abordons les premiers secours en contexte dégradé. Le temps d'un bon débriefing plus tard, il est déjà l'heure de la restitution du matériel! Nous prolongeons le stage par un repas en commun et en plein air à base de produits locaux... Bien mérité après avoir passé plus de 48h à se nourrir exclusivement de ce que nous offre la nature! De l'avis général, la pédagogie, la structure, l'organisation du stage et de chaque module en font un stage de survie très complet, précis et pragmatique. Ceux qui avaient déjà suivi un stage auprès d'autres structures y ont trouvé un complément d'information très dense. Un regret principal: plus de repas en commun et de recettes de camps! Ce sera probablement l'objectif d'un futur stage de cuisine de camp. Bonne surprise pour tous: ils pourront, comme notre "politique" l'autorise, revenir quand ils veulent à un futur stage 4 jours pour réviser, approfondir, découvrir une autre saison ou d'autres encadrant, et également participer à l'assistance des autres stagiaires plus novices.
