Cuisiner avec les plantes sauvages
Dans une quête d’autonomie ou plus simplement une envie de retour à la nature lors de vos aventures, savoir identifier et utiliser quelques plantes sauvages est à la fois d’une grande utilité et un vrai plaisir.
Débuter ses premières cueillettes n’est jamais simple surtout sans être accompagné, quelques principes de base s’appliquent donc.
Plante sauvage inconnue… touche à ton c*l
En France, environ 20% des plantes sauvages seraient toxiques. Cela sous-entend donc une extrême vigilance sur le choix de ce qu’on consomme. C’est le principe majeur à retenir : soyez sur et certain de ce que vous cueillez, et de la façon dont vous allez le cuisiner. Certaines plantes peuvent être comestibles cuites et pas crues, ou certaines parties du végétal peuvent être toxiques alors que d’autres seront propre à la consommation.
La règle des 3 ... version plantes sauvages !
Dans un soucis d’allégement de son impact sur l’environnement parfois fragile, prélevez avec parcimonie et une espèce présente uniquement en abondance. On parle de règle des 3 : 1/3 de la plante pour votre consommation, 1/3 pour les animaux et 1/3 pour sa régénération. Les végétaux coupés se conservent relativement mal et perdent rapidement des vitamines, donc mieux vaut ne cueillir que le strict nécessaire.
La cueillette sauvage à au moins 30cm de hauteur
En Europe, le risque majeur en dehors d’une erreur d’identification est l’échinoccocose. Ce parasite de la famille des taenia est présent dans les excréments des carnivores (renards, chiens…) et s’installe sur les végétaux en contact avec le sol. Si vous l’ingérez, vous pouvez déclarer une maladie du foie jusqu’à 10 ans plus tard, avec des conséquences parfois fatales. Laver vos plantes ne suffit pas, seule la cuisson (1min à 100°C) ou la déshydratation totale viennent à bout des oeufs et des larves. Deux options s’offrent donc à vous : privilégiez la cueillette à plus de 30cm du sol, ou bien la cuisson devotre butin.
Espèces de plantes sauvages facilement identifiables
Quelle que soit votre destination, débutez simplement avec 2, 3 ou 4 espèces de plantes que vous saurez identifier avec certitude. Petit à petit, vous apprendrez à en reconnaitre de nouvelles, en toutes saisons et dans tous les environnements : en route vers l’autonomie !
Pour vous aider en France, familiarisez vous avec le plantain, le pissenlit, l’ortie, le pin, l’aliaire, l’ail des ours et la berce spondyle par exemple : forme des feuilles, des tiges, aspect des fleurs, zones de présence et les confusions possibles.
En cueillette, comme pour tout, le plus dur c’est le premier pas. Lancez vous avec une recette simple et vous verrez que vous y prendrez goût !
Voici 5 recettes simples pour vous lancer dans la cuisine des plantes sauvages !
1- Beignet de feuilles de consoude
Préparez une pate à beignet simplifiée en mélangeant 1 œuf, 125g de farine, du sel et 2 cas d’huile. Lavez des feuilles de consoude, puis trempez les dans la pâte. Faites frire dans un bain d’huile jusqu’à coloration.
2- Pesto d’ortie
Cueillir 100g d’ortie (les feuilles les plus jeunes au sommet de la plante, évitez les tiges, trop fibreuses), lavez-les et broyez-les avec un pilon. Ajoutez 25g de pignons de pin, de faines grillées ou de noisettes, 2 gousses d’ail, 50g de parmesan et2 pincées de sel, broyez le tout. Couvrez d’huile d’olive à hauteur. Idéal pour assaisonner des pates ou en tartinade à l’apéritif. En saison, vous pouvez également relever votre pesto avec des feuilles d’ail des ours.
3- Sablés à l’ail des ours
Mélangez 150g de farine avec 100g de beurre salé mou dans un saladier jusqu'à obtenir une pâte sableuse. Ajoutez150g de comté râpé et 4 grosses poignées de feuilles d'ail des ours hachées finement. Formez une boule avec la pâte que vous placerez au frais 1h.Formez vos sablés et cuisez-les au four 15 min à 180°C ou jusqu’à ce qu’ils soient colorés sur le dessus.
4- Beurre d’alliaire
Mélangez à la main ou à l’aide d’une spatule en bois 250g de beurre salé ramolli avec 4 grosses poignées de feuilles d’alliaire officinale au préalable lavées. Placez au frais dans un bol 30 minutes. Le beurre a l’avantage de fixer les arômes et le parfum poivré de l’alliaire n’en sera que plus fort. Selon la saison vous pouvez adapter la recette avec les graines de l’alliaire, à la saveur de moutarde.
5- Samoussas au plantain et pétiole de berce
Cueillir des pétioles de berce spondyles (la tige qui supporte la feuille) et de jeunes feuilles de plantain, les laver. Faire revenir un oignon, puis fondre les plantes hachées dans une poêle à feu doux durant 5 minutes. Déposez une grosse cuillère du mélange au milieu d’une feuille de brick. Rabattez les côtés pour former les triangles et huilez le dessus. Passez le tout au four durant 10 min à 180°C.
Pour en apprendre davantage sur la cueillette des plantes sauvages, rendez-vous sur notre agenda pour découvrir les dates de notre prochain stage botanique !